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chambre noire

et oui, je suis là et je ne sais pas quoi faire et je commence tous mes textes comme ça en disant que je ne sais pas quoi faire, que je ne sais rien. et c'est vrai. c'est juste que je commence à penser par rapport à tout ce qu'il y a dans mon entourage ces derniers jours et ça me fait considérablement du mal. j'ai gaspillé tellement de choses envers des sujets qui ne me rendent rien en retour. et voilà. c'est tout. c'est ça. chaque acte dit de "gentillesse" n'a résulté en rien à part d'un "merci, c'est gentil". et j'offre, j'offre beaucoup de moi envers autrui. j'offre des choses car mon être n'a rien à donner, et c'est triste. je vois la manière comme tous parlent entre eux, comme tout le monde crée des liens par des paroles, par des propos, mais je n'ai pas ça, je n'ai pas d'intérêt, je n'ai rien à vraiment t'offrir. et pourquoi je suis là ? qu'est-ce qu'il y a de commun entre moi et autrui ? les liens sont créés entre des gens mais je ne suis point inclus. et je suis tellement entouré, mais je me sens tellement seul. et je ne voulais point gâcher des amitiés, surtout des amitiés dont j'ai fait des efforts pour construire, mais pour quelle raison ? quelle raison ? c'était tout en vain, tout fini avec un "notre amitié est finie". j'ai tout détruit. j'ai tout construit sur du sable mouvant sans me rendre compte que le sable bougeait avant même de mettre mes pieds sur le terrain, mais ça va. je suis habitué. mais ça me fait du mal quand-même, et je veux tout juste me sentir bien, mais je n'arrive pas. et ce n'est pas une bonne attitude de ma part, mais une des choses qui me fait du mal c'est justement de voir les personnes qui me font du mal bien. peu importe si mon cœur a été brisé, peu importe si j'ai dépensé avec toi une bonne partie de moi-même, peu importe si j'ai pensé à toi pour rien, peu importe, peu importe. c'est fait. le plus important ce que je ne suis d'aucune autre utilité, et probablement je ne l'ai jamais été. j'ai été tellement stupide. et je le suis toujours, car je n'arrive pas à comprendre les raisons dont mon esprit a besoin pour se sentir ainsi. un jour je finirai pour tuer ça. j'aimerais tout juste laisser d'exister tel que j'existe maintenant. et je ne supporte pas d'être mis de côté tout le temps. toujours en deuxième plan, toujours un supplément, toujours un plus que personne demande et qui personne en veut. je ne vous condamne pas. je ne me veux pas non plus. s'il vous plait, donnez-moi la vérité, donnez-moi l'honnêteté, donnez-moi quelque chose qui me fasse comprendre le maintenant. peu importe si je meurs, peu importe si je me jette d'un pont, au moins j'aurai une bonne raison de le faire, au moins j'aurai la goutte de courage nécessaire pour me remplir. tuez-moi, donnez-moi du repos, donnez-moi de la paix, donnez-moi tout ce dont je souhaite le plus maintenant, car je veux bien dormir, je veux bien reposer mon corps et esprit pour toujours et ce repos sera plus long et plus sain que cette amitié aujourd'hui inexistante. ce n'est pas beau ? de juste fermer ses yeux et ne plus sentir le malheur d'exister ainsi. et peu importe si j'essaie de changer, je continue à me voir comme quelqu'un qui n'est point désirable, qui n'est point comme je voulais l'être. j'écris et je suis un être qui n'est pas satisfaisant. c'est moi le sujet construit, comme un livre qu'on écrit, oui, c'est vrai, mais la construction de mon sujet n'est point correcte, l'écriture de mon livre est remplie de fautes. je suis tellement fatigué. je n'en arrive plus. je n'en peux plus. qu'est-ce que sera de moi ? je ne pense pas que ce pourrissement que j'éprouve soit réversible. et je pourris pendant que vous êtes de plus en plus beaux, de plus en plus cultivés, de plus en plus intelligents et capables de tout faire. oui, car vous passez des heures à vous épanouir, vous passez des heures à entretenir des amitiés, vous passez des heures à avoir un divertissement entre vous juste par une existence joyeuse. et je vous observe et je vous envie à un tel point que je me jette moi-même dans une toxine. c'est moi la cause du malheur, c'est moi la cause de la tristesse, c'est moi la cause de toute gêne existante. car mon être gêne tout, tout, tout et tous. vous, vous, vous, vous me faites du mal par ma propre faute. moi, moi, moi, c'est moi qui me fait du mal. mal, mal, mal, je ne veux plus rien. rien, rien, rien, c'est tout ce que je veux maintenant. maintenant, maintenant, maintenant, mon être est là à être malheureux. malheureux, malheureux, malheureux, c'est comme je me sens. 


je suis désolé, je voulais retourner à cet état de bonheur qu'aujourd'hui m'est si loin et étranger. c'est déjà du passé, c'est déjà du irréversible, c'est déjà de l'inexistant dans le présent. je vois... je vous vois... je me vois... et entre un sujet et l'autre, je vois une différence si immense que je n'arrive plus à reconnaître ni un ni l'autre. je marche dans cette chambre noire, remplie de miroirs, et je me vois entrer dans chaque miroir, à entrer dans chaque réalité, et peu importe où je vais, je finis toujours dans ce labyrinthe dont rien est visible à ma personne, et tout cette invisibilité est multiplié à l'infinie, et dans cet infini vide, j'aperçois l'espace remplis par plusieurs choses à la fois, remplis par vous, remplis par des amis, remplis par la famille, remplis par des études, remplis par mes imperfections, et tout ce remplissage transforme ce vide noir en malheur, c'est une mélancolie établie et présente dans chaque atome de cet espace sans échappatoire. je lève mes yeux vers le haut, et j'ai bien l'impression de voir quelque chose qui puisse changer ma situation, qui puisse me faire sortir de cet état, qui puisse donner un peu de visibilité, un peu de repère dans cet endroit. mais c'est juste une impression, une impression qui n'est même pas un mouvement de toute beauté, car si rien est visible, donc la beauté n'est pas présente. je sens tout par une angoisse intérieure qui me fait crier à l'intérieur de mon être. mais ce n'est point un cri que je manifeste, mais plutôt une catatonie, des larmes, du manque d'air, de la claustrophobie... ce qui me donne le plus peur c'est que probablement je n'arriverai jamais à sortir de cette chambre ; avant tout, j'ai peur de la vie qui je vis. je n'ai jamais voulu être si proche de tous et si loin de tout. 


allez-y, je reste là. ça va ? non, ça ne va pas, mais ça va. j'accepte. 

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